Né quelque part

Le poids du passé

ne quelque part - jamelLe cinéphile est une race à part. Il entre parfois dans une salle obscure avec des idées préconçues. Le film de Mohamed Hamidi n’a pas échappé aux miennes. Franchement je ne suis pas du tout client du cabotinage permanent du sieur Debbouze. Et pourtant, j’avoue avoir passé un bon moment durant ces 90 minutes de comédie dramatique. Farid, jeune Français de 26 ans, doit aller en Algérie pour sauver la maison de son père. Découvrant ce pays où il n’a jamais mis les pieds, il tombe sous le charme d’une galerie de personnages étonnants dont l’humour et la simplicité vont profondément le toucher. Parmi eux, son cousin, un jeune homme vif et débrouillard qui nourrit le rêve de pouvoir rejoindre la France… Mais, hélas pour lui, il va découvrir rapidement que ce pays totalitaire n’a rien d’un paradis.

ne-quelque-part-19-06-2013-2-gTourné dans la campagne marocaine, (l’autorisation ayant été refusée par Alger) ce film drôle et touchant n’ennuie pas une seconde. Certes, pas mal de situations convenues alourdissent le scénario, certes, on a voulu parfois trop en faire, trop démontrer, trop prouver, certes on a voulu brasser trop large en multipliant les sujets. Mais ça reste un divertissement honnête. C’est dynamique et sincère même si le message réconciliateur s’avère un tantinet lourdingue. Mais bon, passons. C’est une vraie comédie qui met en scène des personnages tragiques évoluant dans des situations graves. Le pessimisme ambiant est pourtant traité avec légèreté et on comprend mieux le poids de notre pays dans la vie quotidienne des algériens d’aujourd’hui. Le film baigne dans une ambiance de tendresse et de pudeur. On sent à chaque instant que tous ont cru en ce film et que c’est la générosité qui l’emporte. Et en plus l’interprétation est excellente.

large_647039Ancien élève du Conservatoire national supérieur d’art dramatique qui a commencé sa carrière au théâtre, Tewfik Jallab, pour son premier rôle au cinéma porte le film avec beaucoup de présence et de talent… une réelle découverte. Jamel Debbouze, enfin sobre évite (presque tout le temps) de nous gratifier de son numéro habituel. Et tous les autres sont remarquables, Malik Bentalha, Fatsah Bouyahmed, Fehd Benchemsi, Mohamed Majd, etc… Certains regretteront un trop-plein de bons sentiments, d’autres s’enthousiasmeront, je me contenterai de me situer entre les deux en insistant sur le fait que j’ai passé un bon moment. Qu’on se le dise !

Laisser un commentaire