Bilan en trompe l’œil
A l’heure des vœux pour 2018, jetons un bref regard derrière nous pour constater que notre beau pays de France a traversé une des années les plus folles de son histoire, pourtant déjà fertiles en bouleversements de toutes sortes. Quand on y songe qu’il y a un an jour pour jour – c’est-à-dire hier -, le Grand Prix de l’Elysée battait son plein, mais les commentateurs toujours avisés, nous annonçaient à grands renforts de démonstrations ô combien étayées par leur science encyclopédique de la chose politique que les jeux étaient faits. Fillon serait président, le chevalier blanc des « Ripoublicains » – qui vont bientôt ne jamais aussi bien mériter ce sobriquet – avait balayé la concurrence : exit Sarko et Juppé, la voie était libre. D’aucun savait que la Marine et ses p’tits gars, à un moment ou un autre, ne feraient pas le poids. On attendait sans passion la primaire socialiste, sans François II le Démissionnaire, qui avait changé de position – excusez moi, je n’ai pas pu m’en empêcher – un mois avant. Mélenronchon était encore sympathique à beaucoup d’électeurs potentiels et sa campagne de longue haleine semblait offrir quelques promesses. Et Macron dans tout cela ? Eh bien, contre toute évidence, les analystes politiques continuaient de faire la fine bouche, de clamer haut et fort que la bulle macroniste allait exploser, et que même si ce n’était pas le cas, il n’avait pas de programme, il n’aurait jamais ni parti pour le soutenir, ni adhérents pour mener sa campagne, ni ralliements fracassants… et que même si ce n’était pas le cas, il n’aurait jamais de majorité pour gouverner,… on sait maintenant ce qu’il est advenu de toutes ces belles prédictions.
Je vous fiche mon billet que 2018 n’a pas fini non plus de nous surprendre. Toutenmacron est installé solidement au sommet de sa pyramide. Il contemple le bon peuple, qui, saoulé de coups, n’a même plus la force râler. Certains prédisaient la révolte, on a au mieux de la résignation, au pire de l’abattement. Tout ça pour ça. Mais ne nous y trompons pas, l’année qui s’ouvre est cruciale et, soyez en sûrs, les crayons de Emef sont aiguisés et la plume de Jipéhel plus affutée que jamais. A bientôt pour de nouvelles aventures.