Archives de Tag: juin 20

L’ombre de Staline

L’autre holocauste

Agnieszka Holland, à 71 ans, est surtout connue en tant que réalisatrice de séries télé comme Cold case, The First ou House of Cards. Avec ces 120 minutes de biopic extrêmement bien écrites et filmées, elle nous fait découvrir une page de l’histoire européenne contemporaine dont j’avoue avoir tout ignoré avant la vision de ce film. Pour un journaliste débutant, Gareth Jones ne manque pas de culot. Après avoir décroché une interview d’Hitler qui vient tout juste d’accéder au pouvoir, il débarque en 1933 à Moscou, afin d’interviewer Staline sur le fameux miracle soviétique. A son arrivée, il déchante : anesthésiés par la propagande, ses contacts occidentaux se dérobent, il se retrouve surveillé jour et nuit, et son principal intermédiaire disparaît. Une source le convainc alors de s’intéresser à l’Ukraine. Parvenant à fuir, il saute dans un train, en route vers une vérité inimaginable… Ce portrait d’un journaliste est absolument terrifiant et pose les termes d’un dilemme quasi inextricable. Construit comme un thriller, ce drame historique est incontournable pour les amoureux du cinéma, de l’Histoire et… de l’humanité. Lire la suite

C’est pas gagné !

L’autruche qui enfouit sa tête dans le sable veut, en tout cas, vous donner le sentiment que cette tête est la partie la plus importante de sa personne. (K. Mansfield)

Alors que l’Allemagne se voit contrainte de « reconfiner » partiellement certaines de ses régions, alors que la pandémie galope comme jamais aux States comme en Amérique du Sud, alors que, chez nous, la liste des nouveaux clusters – heureusement sans gravité -, s’allongent de jour en jour, on a eu droit, il y a peu, à des déclarations totalement surréalistes de l’ineffable – de La Fontaine – Trump lors de son 1er meeting de campagne. Il a inventé la solution imparable, l’arme absolue contre la contamination : comme, plus on dépiste, plus on trouve de cas, il a demandé aux autorités sanitaires de ralentir le rythme du dépistage, car cela augmente le nombre de cas détectés (sic). Imparable ! Et, comme charité bien ordonnée commence par soi-même, il a immédiatement limogé le procureur fédéral qui « osait » enquêter sur ses proches. Même règle infaillible : plus de procureur = plus d’enquête. Qui veut avancer ne doit pas cesser d’être aveugle. (C. Mathieu) 

Marée verte

Le flux et le reflux me font “marée”. (P. Dac)

Avant…

Après…

Invisible Man

Les forces du mâle.

Vous allez dire que votre Jipéhel préféré a tendance à radoter un peu. Mais, en général, je reste un admirateur des films produits par la Bloom House, devenue la spécialiste des films qui prouvent que petit budget ne rime pas forcément avec petit film. Bien au contraire. La preuve encore une fois avec ces 125 minutes de fantastique et d’épouvante signées par Leigh Whannell. Cecilia Kass est en couple avec un brillant et riche scientifique. Ne supportant plus son comportement violent et tyrannique, elle prend la fuite une nuit et se réfugie auprès de sa sœur, leur ami d’enfance et sa fille adolescente. Mais quand l’homme se suicide en laissant à Cecilia une part importante de son immense fortune, celle-ci commence à se demander s’il est réellement mort. Tandis qu’une série de coïncidences inquiétantes menace la vie des êtres qu’elle aime, Cecilia cherche désespérément à prouver qu’elle est traquée par un homme que nul ne peut voir. Peu à peu, elle a le sentiment que sa raison vacille… En reprenant le mythe de l’homme invisible – créé par H.G. Wells en 1897 -, avec tout l’imaginaire qui l’accompagne, ce film est une très bonne surprise. Lire la suite

Béatifions, il en restera toujours quelque chose…

Il n’est si petit saint qui ne veuille sa chandelle.

Une fois de plus, la forme prime sur le fond. C’est irrésistible de voir les caciques des LR ramer contre vents et marées pour essayer de nous faire gober que l’élection de 2017 leur a été « volée ». Aux grands « mots » les grands remèdes. Ce sont les déclarations d’Eliane Houlette, l’ancienne procureure du Parquet National Financier, qui ont mis le feu aux poudres, Elle affirme avoir été, à l’époque, très contrôlée par sa hiérarchie, faisant allusion à des pressions, notamment de la procureure générale de Paris, directement rattachée au Ministère de la Justice. Les LR hurlent au loup, au complot, à l’instrumentalisation de la justice et bla bla bla, et bla bla bla… oubliant savamment la fin de la déclaration : M. Fillon n’a pas été mis en examen à la demande ou sous la pression du pouvoir exécutif. Car, dans tout ça, on ne parle que de la forme, mais le fond reste inchangé et tout ce qui est reproché au couple Fillon n’est absolument pas remis en cause. Tartufillon, saint et martyr… pardonnez moi, j’ai un peu de mal.

Le PNF et ses méthodes d’investigation se retrouvent donc au centre de toutes les crispations et de tous les émois – et moi, et moi… -, de Sarko/Bismuth et du microcosme des avocats les plus huppés de la place de Paris. A croire leur tendance immodérée pour la victimisation, nous n’avons à faire qu’à des innocents… Alors la question se pose : pourquoi craindre à ce point la Justice ? A cette question de fond, on n’entend jamais de réponse qui vaille d’être entendue. Et pourtant, nous aussi, nous sommes à l’écoute ! Tartufillon voudrait être blanchi, alors que Gugusse 1er tente de se refaire une virginité à peu de frais. Et là encore, on a du mal à y croire.

Benni

L’enfant sauvage

Primé à Berlin et aux Europeans Fims Awards, le drame de l’allemande Nora Fingscheidt est une véritable claque portée par une jeune fille de 10 ans bouleversante et qui nous entraîne jusqu’au plus profond de son mal-être.  Benni a neuf ans. Négligée par sa mère, elle est enfermée depuis sa petite enfance dans une violence qu’elle n’arrive plus à contenir. Prise en charge par les services sociaux, elle n’aspire pourtant qu’à être protégée et retrouver l’amour maternel qui lui manque tant. De foyer en foyer, son assistante sociale et Micha, un éducateur, tenteront tout pour calmer ses blessures et l’aider à trouver une place dans le monde. 118 minutes, certes parfois inutilement répétitives, mais qui nous clouent à notre fauteuil. On pense à Mommy, aux 400 coups, ou à Rosetta… C’est vous dire la force et la qualité de ce film longtemps confiné et qui sort enfin sur nos écrans. Lire la suite

Un Fils

Dilemme

C’est le premier long métrage du jeune réalisateur tunisien, Mehdi M. Barsaoui, né en 1984.  Farès et Meriem forment avec Aziz, leur fils de 9 ans, une famille tunisienne moderne issue d’un milieu privilégié. Lors d’une virée dans le sud de la Tunisie, leur voiture est prise pour cible par un groupe terroriste et le jeune garçon est grièvement blessé. 96 minutes qui posent des questions cruciales telles : Comment définit-on un parent ? En quoi consiste la parentalité ? Est-ce que la reproduction génétique fait de nous un parent ? On pense volontiers à l’iranien Asghar Farhadi, – ce qui n’est pas un mince compliment -, dans ce drame terrifiant, qui nous plonge avec fracas dans les affres de l’âme humaine. Lire la suite

Bal à Levallois

Le vieux balai connaît les coins. (Proverbe irlandais)

Balkany avait été libéré à la mi-février, après cinq mois de détention, en raison de son état de santé. Il est réapparu ce dimanche dans les rues de Levallois-Perret pour la Fête de la Musique. Vêtu d’un pull rose, la mine réjouie, l’ancien édile des Hauts-de-Seine, semble décidément avoir bien récupéré de ses problèmes de santé. Théoriquement, si une nouvelle étude médicale était ordonnée et établissait une amélioration nette de son état de santé, la cour pourrait ordonner sa réincarcération. La rumeur dit que ça reste néanmoins peu probable… Nous prendrait-on pour des cons… ? Je n’ose le croire !

 

Vivarium

Huis clos dystopique

Sacrifié sur l’autel du Covid, le 1er film de l’irlandais Lorcan Finnegan a été pour moi, d’une part, le dernier film vu en salle avant le confinement et d’autre part, un de mes chocs du 1er trimestre 2020. À la recherche de leur première maison, un jeune couple effectue une visite en compagnie d’un mystérieux agent immobilier et se retrouve pris au piège dans un étrange lotissement… Prix Fondation Gan à la Semaine de la Critique et 1er Prix de l’Etrange Festival de Paris, ces 98 minutes angoissantes de quotidienneté tiennent toutes leurs promesses. Economie de moyens, scénario imprévisible, mise en scène aux frontières du surréalisme – on pense beaucoup à Magritte ou à Edward Hooper – : un plaisir de cinéphile et d’esthète. Osez cette visite dans un vivarium de cauchemar ! Lire la suite

Au boulot !

Le treizième travail d’Hercule : trouver un emploi. (R. Topor)

Le nouveau chemin de Toutenmacron s’avère semé d’embûches, en particulier pour ceux qui ont perdu leur boulot au plus fort de la pandémie. Mais le gouvernement a pris des mesures fortes pour aider au chômage partiel… Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

Comme disait Coluche : Le gouvernement s’occupe de l’emploi. Le Premier ministre s’occupe personnellement de l’emploi. Surtout du sien. En tout cas, il devrait bientôt – à vue de nez, dans la 1ère quinzaine de juillet -, y avoir des places à pourvoir du côté de Beauvau et de Matignon. Mais je ne suis pas sûr que la file d’attente devant Pôle Emploi soit aussi longue qu’on pourrait l’imaginer.