A very Englishman

The King of Soho

a-very-englishman-photo-7Le film de Michael Winterbottom (The Killer Inside me, Trishna) n’aurait pu être qu’un biopic comme beaucoup d’autres. Fort heureusement il est sorti des sentiers battus grâce au choix du personnage et à la construction du scénario. Londres, 1958, Paul Raymond ouvre le « Raymond Revue Bar », théâtre et club privé où apparaissent des femmes dénudées au grand dam de l’Angleterre conservatrice. Producteur de revues dansantes, il devient éditeur de « Men Only », magazine pour adulte qui connaît un succès instantané. Roi de Soho, il acquiert un à un les immeubles du quartier, jusqu’à devenir l’homme le plus riche du Royaume en 1992. S’il mène sa carrière avec brio, sa vie personnelle n’est pas en reste: Paul Raymond est partagé entre Jean, sa femme jalouse, Fiona, sa maîtresse et star de sa revue, et sa fille Debbie qui aimerait suivre les traces de son père. 100 minutes de spectacle parfaitement glamour et subversif.

a-very-englishman-tamsin-egertonNé à Liverpool en 1925, Paul Raymond quitte l’école très jeune et enchaîne les petits boulots jusqu’à ouvrir en 1958 son premier club, le « Raymond Revue Bar » où sont organisés des spectacles chorégraphiés de femmes dénudées. Possédant un bar privé, il n’est pas soumis à la loi Chamberlain interdisant la présentation de femmes nues sur scène et en mouvement. Avec lui, le strip-tease devient branché et les plus grandes célébrités, des Beatles à Frank Sinatra en passant par Judy Garland, s’y rendent. Plus de 45 000 membres rejoignent le « Raymond Revue Bar » en pas moins de deux ans. Homme excentrique, il boit du champagne millésimé avec à son bras plusieurs jeunes femmes. Il se lance, également, dans l’édition et fonde son magazine en 1971 intitulé « Men Only ». En 1992, il est considéré comme l’homme le plus riche d’Angleterre. Il décède en 2008 avec une fortune estimée à 650 millions de dollars. Ce point d’histoire pour situer ce personnage hors normes, il faut parler du film et c’est une très heureuse surprise. Un drame ponctué de moments comiques dans un cocktail parfaitement dosé. Du strass et des paillettes comme s’il en pleuvait, le champagne coule à flots et la coke se sniffe à haute dose, le tout dans une superbe nuit londonienne. Michael Winterbottom évite allègrement le pervers et le scabreux même si l’histoire longe parfois dans le sordide et le sulfureux. Le scénario évite toute complaisance… heureusement.

20538780Steve Coogan est un acteur rare est se transforme physiquement et moralement tout au long du film. Il campe à merveille ce King of Soho avec un talent parfait. Les autres ne sont pas en reste avec Anna Friel. Imogen Poots, Tamsin Egerton, Chris Addison, James Lance, Stephen Fry etc… Je me dois d’avouer que j’ignorais tout de ce Paul Raymond et je suis donc bien incapable de juger si ce biopic est fidèle ou pas. Par contre, la reconstitution est très soignée et la bande-son est formidable. Une occasion de découvrir ce Larry Flint qui a souvent mis en émoi le royaume de sa très gracieuse Majesté. Un portrait efficace et désenchanté qui peut séduire ou déplaire. Les vais seront partagés. Quel sera le vôtre ?

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