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Réparer les vivants

Dernière partie de la trilogie, initiée avec Sur l’Adamant puis Averroès & Rosa Parks,  consacrée par Nicolas Philibert au Pôle psychiatrique Paris centre. Ici, le cinéaste accompagne des soignants bricoleurs au domicile de quelques patients soudain démunis face à un problème domestique, un appareil en panne, etc… 72 minutes – trop courtes – lumineuses, d’une douceur inouïe, en compagnie de ces quelques soignants qui se sont donné pour mission de porter secours à tel ou tel patient, quand l’un d’entre eux se trouve confronté à un problème domestique : une fuite d’eau, un meuble à monter, des étagères à fixer, un appareil en panne, etc. Ce petit groupe s’appelle « L’orchestre ». Ils sont quatre ou cinq et interviennent par roulement, deux par deux. Pour les suivre, Philibert sort des locaux  du pôle de psychiatrie et se rend à domicile pour des rencontres solaires étonnantes de calme et de bienveillance. Car réparer les objets c’est aussi réparer les âmes.

Techniquement, c’est du « Philibert » pur jus. Pas d’effet, pas de musique, quelques secondes de noir séparent chaque visite de la précédente, – 3 visites seulement -, pour lesquelles notre réalisateur développe sa maîtrise du documentaire brut, fragile et artisanal. Et c’est un régal. On sort de là avec une bouffée d’espoir dans l’âme humaine. Cette trilogie se referme sur une proximité saisissante avec des êtres humains d’une sensibilité rare, qui, au fil des trois films, sont devenus comme des proches nous renvoyant à notre propre humanité, des amis que l’on a du mal à quitter.  Ces moments de grâce pleins de tendresse et d’humanité nous racontent une histoire toute simple et bouleversante.

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