Mr Holmes

Le vieil homme, l’enfant et les abeilles

MR holmes_portfolio

Bill Condon (Ni Dieux ni démons, Le Cinquième Pouvoir) nous propose un nouvel épisode de la vie privée du héros de Conan Doyle. Déjà-vu, dirons certains… Eh bien non, ces 104 minutes sont marquées par l’originalité de son scénario, l’élégance de sa mise en scène et la qualité de son interprétation. En 1947, Sherlock Holmes, depuis longtemps à la retraite, vit paisiblement dans le Sussex, avec sa gouvernante et son fils, un détective amateur. Mais la quiétude recherchée n’est que de façade… Une affaire vieille de 50 ans le hante encore et toujours. Malheureusement seuls quelques fragments sont encore vivaces : une altercation avec un époux en colère, un lien profond mais mystérieux avec son épouse fragile. Si son légendaire pouvoir de déduction n’est plus intact, et si Watson n’est plus là, Holmes va se lancer dans son ultime enquête, la plus compliquée de sa longue carrière… Ce drame nous propose un Sherlock inconnu, vieillissant, solitaire, affaibli, vulnérable et qui tente, avec ce qui lui reste de mémoire, de résoudre une énigme ancienne. Troublant et émouvant.  

Mr holmes

Il s’agit de l’adaptation du roman Les Abeilles de Monsieur Holmes de Mitch Cullin, publié en 2005 et qui reprend l’univers créé par Sir Arthur Conan Doyle. Le récit (comme le film) se déroule en 1947, année où l’on retrouve un Sherlock Holmes vieillissant. Le vrai Sherlock Holmes qu’on nous présente ici ne ressemble pas au personnage de fiction qu’a dépeint Watson dans ses livres. Dans ce film, Sherlock est gêné, distrait et agacé par le Sherlock créé par Watson, celui qui reste présent dans l’imaginaire des gens. Le tournage s’est déroulé à Londres et dans le Sussex. Belle musique, images soignées, décors et costumes raffinés, scénario alambiqué à souhait, – mais n’est-ce pas la loi du genre ? – tout est réuni pour offrir un écrin superbe à des interprètes formidables. Un film élégant et raffiné qui apporte une ultime touche de mélancolie à un mythe vieux comme la littérature policière.

MrHolmesScreenshot

Ian McKellen, dans le rôle titre, nous livre une composition impressionnante de justesse et de sobriété. Tout en délicatesse et en demie teinte, il campe un Sherlock Holmes comme on en avait jamais vu et incarne la fin d’un mythe. Mais on ne saurait oublier le couple magnifique qu’il forme avec le jeune Milo Parker, qui a une présence étonnante et une justesse de ton rare pour un enfant de son âge. A suivre de près. Citons encore Laura Linney ou Hiroyuki Sanada, qui, comme tout le reste de la distribution nous enchante. Un film à voir avec le plus grand intérêt, un film qui a beaucoup d’atouts rarement réunis à l’écran, sauf chez les très grands réalisateurs. Alors, attendons le prochain film du sexagénaire Bill Condon, qui semble trouver là un second souffle.

Une réponse à “Mr Holmes

  1. Cet acteur est parfait, on ne fait plus de grands hommes comme lui, ou comme Alan Rickman avant lui. J’espère qu’il restera parmi nous encore longtemps ! Il joue d’ailleurs dans un autre film en ce moment avec Anthony Hopkins, le duo parfait.

Répondre à ClemiZone Annuler la réponse.