Googleitude!
Après The Social Network et JOBS, voici le troisième film qui s’intéresse à l’univers de la Silicon Valley et de la haute technologie. Ecrit par Vince Vaughn et réalisé par Shawn Levy, on pourrait le résumer à une longue page de pub pour Google et l’American Way of Life au XXIème siècle. Le réalisateur est un bon faiseur et il l’a prouvé avec ses Treize à la douzaine, La Nuit au musée, Crazy Night mais ça s’arrête là. S’il avait une once de génie, ça se saurait. Cette petite comédie en est la preuve. Billy et Nick, deux quarantenaires dont les carrières ont été pulvérisées par Internet, repartent à zéro en obtenant un stage chez Google, qui, peut-être, débouchera sur un job. En compétition avec des petits génies de l’informatique tout droit sortis de l’école, ils vont devoir prouver qu’ils ne sont pas des dinosaures… Pour ma part, je reste très partagé sur ce type de film. Comédie sympathique, certes, mais qui cache une énorme opération de promo.
Google a été élu, il y a peu, « Meilleur employeur » par le magazine Fortune . Evidemment si on regarde par le petit bout de la lorgnette: Google c’est : 25 cafés où l’on peut manger gratuitement 24h/24, 7j/7, un coach sportif gratuit, des massages gratuits, l’achat de voitures hybrides subventionnées à hauteur de 5 000 dollars, un toboggan intérieur de deux étages, un terrain de beach-volley en plein air, une salle de bowling, des terrains de pétanque, une piscine, un mur d’escalade, des salles de jeu, des scooters, des vélos et surtout des principes tels que Il est possible de gagner de l’argent sans vendre son âme au diable, On peut être sérieux sans porter de costume et Le travail doit représenter un défi, et le défi doit être intéressant. Mais est-ce suffisant pour en faire un paradis de l’entreprise? Ces 100 minutes répondent un «oui» franc et massif à cette question. Et c’est c’est bien ce manque de recul qui est gênant. Le tournage a eu lieu en studio à Atlanta, mais Shawn Levy a pu réaliser certaines scènes à Googleplex, le siège de Google à la Silicon Valley en Californie, et son fameux campus de Montain View. Donc, «Bienvenue au Paradis» nous clame-t-on du début à la fin. Mais malgré toutes ces réserves idéologiques, et si on accepte de les oublier un moment, on peut prendre du plaisir à cette comédie potache et farfelue, avec un couple d’acteurs qui s’entend comme larrons en foire et une réjouissante galerie de portraits de jeunes informaticiens qui échappent en grande partie aux clichés habituels. Quelques scènes hilarantes, des dialogues souvent bien troussés, un scénario dans l’air du temps, une mise en scène solide et une très bonne interprétation… donc pas ma d’atouts à l’actif de ce film sympathique mais mineur.
Vince Vaughn et Owen Wilson forment un duo qui joue la comédie avec un plaisir évident. Ils emmènent dans leur sillage les Rose Byrne, Max Minghella, Aasif Mandvi, Josh Brener, Dylan O’Brien, Tiya Sircar, Tobit Raphael qui campent avec talent des personnages qui échappent aux idées toutes faites du microcosme de l’Internet. A noter l’apparition forcément savoureuse de John Goodman. En définitive, si l’idée d’assister à une gigantesque promo pour Google-tout-Puissant vous donne de l’urticaire, passez votre chemin. Mais si vous avez envie de passer un moment sympa… allez, c’est l’été, on peut se laisser faire!
jipéhel 